Avec un impact des plus notables sur l’environnement, les professionnels du secteur des croisières cherchent à verdir leur activité. L’ONG japonaise Peace Boat a imaginé le navire le plus écolo jamais conçu jusqu’à présent. Un concentré de ce qui se fait de mieux en énergies renouvelables et en recyclage des déchets.
L’Ecoship, l’avenir des paquebots croisières ?
L’activité des croisières est en plein essor partout dans le monde, avec une croissance mondiale de plus de 6% rien que sur une année. Mais l’impact de l’activité sur l’environnement est réel, puisque ces navires sont responsables de 3% des émissions totales de gaz à effet de serre. Il faut dire que la plupart d’entre eux sont encore propulsés à l’aide de fioul lourd, certainement le pire des carburants du point de vue environnemental.
L’ONG japonaise Peace Boat planche depuis près de 10 ans sur un paquebot totalement écolo. Avec 224 mètres de long, 750 cabines et une capacité totale de plus de 2 000 passagers, l’Ecoship pourrait ouvrir une brèche dans le métier. Le fondateur de l’ONG, Yoshikoa Tatsuya pense que « L’Ecoship devrait, grâce à la conception de tout son système, révolutionner ce secteur en apportant un modèle transitoire économiquement viable.« .
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Pour la conception de ce paquebot 2.0, le maître-mot est biophile, soit une capacité d’utiliser au maximum les solutions et ressources naturelles pour propulser le navire mais aussi pour l’intégralité des équipements à bord.
Si l’Ecoship conserve bien les allures d’un navire de croisière lambda, il intègrera néanmoins des innovations. Il sera ainsi doté de 10 mâts de voiles recouvertes de panneaux solaires. Une véritable ferme solaire de 6 000 m² sera installée sur le pont supérieur, afin de produire l’équivalent de 750kW d’électricité pour les besoins à bord.
Pour la motorisation, en attendant l’hydrogène qui n’est pas encore une technologie suffisamment mature, l’Ecoship sera propulsé grâce à du GNL (gaz naturel liquéfié). Un carburant qui permet de faire chuter les émissions de gaz à effet de serre en comparaison au fioul lourd de 25%, qui rejette également 25% de Co2 en moins et qui émet 95% de particules fines en moins.
Le rêve de l’autosuffisance
Mais ce qui vise réellement Peace Boat avec l’Ecoship est de tendre le plus possible vers l’autosuffisance, l’autoconsommation et un recyclage des déchets à 100%.
Un système avancé de traitement de l’eau fonctionnera ainsi en circuit fermé pour préserver les ressources et un dispositif ingénieux permettra de récupérer pour réutiliser 80% de la chaleur produite à bord.
Un jardin botanique mais aussi un potager sur 5 étages pour un volume de 900 m3 permettra à la fois de capter le CO2 à bord tout en produisant des fruits et légumes frais pour la partie restauration. Il sera alimenté par les déchets organiques et les eaux grises.
Enfin, la question du recyclage des déchets est centrale dans la conception du navire. Yoshikoa Tatsuya explique ainsi que « Nous voulons minimiser les déchets produits à l’intérieur et à l’extérieur du bateau. Pour ce faire, nous limitons tous les emballages et recyclons ce qui peut l’être comme l’eau, le compost, les engrais, les cartons, le bois, le plastique et le papier. On essaie aussi de diminuer l’eau utilisée à bord avec une technologie de boucle d’eau fermée. »
L’Ecoship a tout pour ouvrir une nouvelle voie dans le transport maritime et le tourisme de croisières. Ce laboratoire grandeur nature pourrait bien changer positivement le visage du secteur.